Prophétie et révolution :
La purification du Temple et l’inauguration du règne
Dieu, comme une idole
Ce doute a traversé l’esprit de
Jésus. Lorsqu’on s’attarde sur sa critique de la Loi, il est remarquable qu’il ne mette pas seulement en question sa pratique, mais aussi ses préceptes. Par exemple, il considère contraire à la Loi que l’homme soit l’arbitre de l’observation du sabbat (
Mc 2:27). Quant à la libéralisation du divorce en faveur de l’homme (
Dt 24:1-4), il affirmé qu’elle avait été permise par
Moïse en raison de la «
dureté » du cœur du
peuple, en contradiction avec la Loi que
Dieu avait donnée au commencement, lors de la Création, sur l’égalité de l’homme et de la femme (
Mt 19:1-9 ;
Gn 2:24) (
Voir l’étude détaillée). À la Loi du
Créateur se sont opposées aussi d’autres ordonnances de la Loi de
Moïse sur les impuretés, les expiations, la discrimination des classes, les bénédictions, les exclusions, les sacrifices.
De
Jérémie, il faut rappeler les paroles sur les sacrifices : «
Je n’ai point parlé avec vos pères et je ne leur ai donné aucun ordre, le jour où je les ai fait sortir du pays d’Égypte, au sujet des holocaustes et des sacrifices » (
Jr 7:22). Pour
Jésus la Loi de
Moïse, inspirée de la Loi originelle de
Dieu, avait été tellement accommodée aux exigences du pouvoir et de l’idolâtrie du
peuple, qu’elle n’était plus qu’un simulacre scandaleux de la première. Elle ne donnait plus de
Dieu l’image du
Créateur, mais celle d’une idole, d’un dieu monstrueux, d’un
Baal nourri de sang humain.
Qui était responsable de cette aliénation ? Certainement pas
Moïse, mais la volonté dominatrice du
peuple, le Judaïsme qui, dans l’interprétation d’une loi infléchie à sa volonté humaine, avait fait
Dieu à son image, le transformant en idole de son désir de pouvoir. C’est pourquoi,
Jésus avait taxé le Judaïsme de «
race de vipères » (
Mt 3:7), d’«
enfants du diable » (
Jn 8:44), de «
race incrédule et perverse » (
Mt 17:17). La «
fille d’Israël » était la «
Gomer », qu’il devait conduire au jugement de
Dieu, par la voix de ses enfants. La purification du
Temple de l’abomination de son culte entraînait aussi le jugement de la « mère ».